Travailleurs migrants dans l’agriculture: Une autre approche!

 

                        A la radio un matin j’ai entendu raconter l’histoire de 27 travailleurs bengali qui, en Grèce, s’étaient fait tirés dessus par le hommes de main d’un producteur  de fraise, ils avaient eu le culot de venir réclamer leurs salaires non payés depuis 6 mois ! Cela m’a donné envie de finir la traduction et de publier sur le site ce texte qui présente un projet original dans lequel Les Galline Felici sont fortement impliquées et qui se fait sur des terres mises à disposition par Roberto Li Calzi.                

  Rémi   Kuentz         

                                                                     

Pour une coopérative multiethnique de maraîchage.

Le projet « ris-orti migranti »

But et motivation

Le but du projet est d’activer une économie liée à l’agriculture de qualité qui soit en même temps l’occasion d’intégration pour les travailleurs migrants ainsi que de relation entre producteurs et consommateurs en dehors de la seule logique du prix.

 En Sicile, comme dans le reste de l’Italie, on assiste à la croissance continue du nombre des terres incultes ou abandonnées qui autrefois étaient source de nourriture et de revenus pour les populations locales et qui aujourd’hui contribuent à la dégradation de l’environnement.

 D’autre part il y a un nombre croissant de migrants  dans l’obligation de trouver  un travail qui leur garantisse une vie digne et la possibilité de soutenir économiquement leur familles restées au pays.

 L’intérêt d’une agriculture de qualité pour la conservation du territoire, de l’environnement et donc de la santé de ceux qui y vivent est souvent ignorée. Les compétences nécessaire pour cultiver la terre, le travail,  l’incertitude de la production liée à des facteurs environnementaux  peu prévisibles sont rarement pris en compte dans le prix final d’un produit. Celui ci est au contraire fixé loin des lieux de production et selon des logiques globales qui ne peuvent s’adapter à chaque territoire singulier.

 L’idée principale du projet est de repérer des terres qui peuvent devenir des opportunités de travail (en priorité pour des migrants) et de créer en même temps une étroit relation entre producteurs et consommateurs. La rencontre et l’échange entre des personnes venant de milieux différents (soit qu’il s’agisse de citadins et de ruraux ou de nationalités différentes) favorisera la compréhension des exigences de chacun en mettant l’attention sur les personnes. L’objectif est d’arriver à des choix partagés en ce qui concerne : comment et quoi produire ? Comment attribuer un prix juste à chaque produit ?  

  Le projet se développera sur un terrain qui avait été consacré à des cultures maraîchères bio et qui a ensuite été laissé en friche du fait de la construction de l’autoroute Catane Syracuse. Le terrain de 3 ha se trouve dans le terroir de  San Calo à coté de Carlentini. Le projet prévoit des cultures de légumes, une bananeraie, des figuiers de barbarie et des plantes grasses. Avant de pouvoir engager les cultures il faut réaliser une préparation du terrain.

  L’objectif est de constituer une coopérative multiethnique formée d’hommes et de femmes provenant de divers pays du monde (y compris l’Italie) qui assurera la production et la commercialisation des produits ; les consommateurs (individus, familles, GAS) qui achèteront ces produits feront partie de la coopérative (ou bien on peut prévoir qu’ils se regroupent dans une association dont ferait partie la coopérative). Celui qui décidera de participer au projet comme consommateur sera aussi appelé à contribuer au financement de l’activité en préachetant les produits et en supervisant l’activité de production et de distribution de l’ensemble des produits.

  Le projet se développe dans les provinces de Catane et Syracuse. Les groupes impliqués sont d’une part ceux qui s’occupent d’immigration et en particulier de l’intégration économique et d’autre part les consommateurs qui veulent promouvoir une agriculture écologique et sociale.

  Les buts principaux du projet sont :

  • La création de postes de travail (légal) qui puissent garantir une vie digne à ceux qui le plus souvent peinent à trouver un emploi adapté.
  • (re) mettre en production un terrain actuellement en friche en utilisant des techniques écologiques et en prévoyant aussi une amélioration paysagère.
  • Impliquer le consommateur dans la phase de production en le rapprochant de la campagne et en développant des relations de solidarité avec celui qui produit.
  • Favoriser aussi un échange interculturel en cultivant des légumes et fruits typiques de divers pays et en partageant des denrées issues de traditions différentes.

A long terme le projet pourrait devenir un modèle à reproduire dans le cadre d’autres expériences dans d’autres lieux. Il est envisageable qu’autour de la coopérative puissent se développer des activités de transformation des excédents agricoles, de formation dans le domaine agricole, des cours de cuisine, des parcours pour les écoles, des fournitures pour des cantines sociales ou des coopératives de catering élargissant ainsi les expériences et le nombre des personnes impliquées dans le projet initial.

 Texte de mars 2013 sur le site des G.A.S italiens

 Traduction Rémi KUENTZ   le 20/04/2013

 

 Gudu, rencontré lors de notre voyage en mai 2013

Risortimigranti (3) Gudu qui est indien, est un des trois immigrés qui participent au projet expérimental de potager des migrants. Ce jour là, en mai 2013, il  paticipe à une journée présentant des pratiques alternatives. Des stands présentent diverses actions et la journée se termine pas un  débat . Après avoir tenu le stand toute la journée, il intervient pour expliquer comment fonctionne le risorti migranti, où se font les distributions de légumes, comment les familles peuvent s'inscrire...                                         Brigitte Pavy  Mai 2013